AMBOISE, le plateau des Châtelliers en 1635 (©Bibliothèque Mazarine, ms. 4406, f°188).

Ce croquis a été réalisé en 1635 par François-Nicolas Baudot, dit Dubuisson d'Aubenay, gentilhomme de la Chambre du roi, mémorialiste et auteur de récits de voyage (ca 1590-1652). Dans la légende en latin qui accompagne le plan, l'auteur décrit la topographie du plateau des Châtelliers à son époque tout en s'efforçant de l'interpréter à la lumière du récit du Liber de compositione castri Ambaziae, rédigé vers le milieu du 12e s. (cf. Document 1).

Traduction de la légende (lettres P à T)

P - Emplacement extérieur au château, en partie ruiné et dégagé, abandonné alors à un long fossé, assez large, emplacement qui pourrait avoir eu, aux extrémités, les deux mottes d'Avicien.

Q - Motte forte, l'une des deux mottes d'Avicien. Mais ce n'est pas vraisemblable ainsi, du moins à cause du fossé précédent [NdT : celui dont il vient de parler en P] qui ferme le castrum de César. A proximité de cette motte, vulgairement appelée la Mote aus Connils, se trouve la tour au mur de pierres.

R - Croix auprès d'une mare ou fosse remplie d'eau appelée vulgairement La Fontaine St Florentin à partir de laquelle, à la suite, est un jeu de pail et mail, un pailmail, noté par des doubles points.

S - Une maisonnette ou petite ferme appelée vulgairement la cense ou clozerie de la Mote, soit du fait de la proximité de la motte marquée Q, soit parce que là fut située l'autre motte d'Avicien. Que s'il en est ainsi, l'autre motte devait être à T. Mais je préfère croire qu'elle était visible vers XZ.

ST - Rempart de terre ayant encore 30 pieds de haut, plein de pierres : en fait, long de mille pas et plus. Par derrière, vers l'orient, est un fossé profond. Le rempart romain est marqué par les lettres [ST] et le camp de César, vulgairement appelé la creste des Chastelliers, est marqué [par les lettres] RQP. Il est occupé tout entier par des vignes.

(Transcription et traduction obligeamment effectuées par J.-M. Gorry)