Le territoire des Turons compte 94 sites funéraires gallo-romains actuellement connus, dont la moitié le sont par des découvertes anciennes, antérieures à 1950. Sur ce total, 30 sites seulement, fouillés récemment, sont jugés fiables par la qualité de leur localisation et de leur documentation.
Ces découvertes récentes, dont beaucoup sont liées aux opérations préventives (Esvres, autoroute A85), sont localisés essentiellement le long des principaux cours d'eau et de leurs affluents, dans les vallées de la Loire, de l'Indre, du Cher et de la Vienne.
On connaît actuellement 59 sites funéraires du 1er s. avant notre ère et du Haut-Empire(1er-3e s.). On dénombre des nécropoles, quelques petits ensembles (3 à 5 tombes), et des sépultures isolées (1 à 2 tombes). Dans les nécropoles et les petits ensembles, la pratique de l'incinération domine, mais n'exclut pas l'inhumation (Saint-Patrice, Sublaines, Esvres...). Cette dernière est la seule pratique en usage pour les sépultures de nourissons et d'enfants en bas âge (nécropole de Langeais, sépulture isolée de la Celle-Saint-Avant).
Le Bas-Empire marque une rupture : aucun des lieux de sépulture connus au Haut-Empire ne reste en usage après la seconde moitié du 3e siècle. La pratique de l'incinération n'est plus attestée, et les morts sont désormais tous inhumés.
Les sites funéraires datés exclusivement de la période sont rares dans la cité des Turons. On ne dénombre qu'un seul petit ensemble dans ce cas (Souvigné). Les autres sites sont occupés jusqu'au haut Moyen Age au moins (nécropoles de Noyant-de-Touraine, Tours, Chinon).
Des sépultures « privilégiées » se distinguent au sein des nécropoles par la place centrale qu'elles tiennent dans l'organisation spatiale et par le type de mobilier rencontré, comme à Esvres « Vaugrignon » ou Tavant) ; certaines sont isolées, et elles se singularisent alors par la richesse ou l'abondance de leur mobilier (tombe d'enfant de Cheillé), ou par un édifice ou une construction particulière, comme dans le cas de la pile de Cinq-Mars-la-Pile, ou le caveau de Fléré-la-Rivière.
Les inhumations en coffre ou en sarcophage de pierre semblent signaler également des sépultures privilégiées. C'est le cas, en particulier, des inhumations d'enfants (nécropole de Tavant, sépultures privilégiées de Descartes et Lignière-de-Touraine). A la charnière du Haut et du Bas Empire apparaît également le cercueil en plomb (sépulture privilégiée de Luzé)
Quelques stèles ou inscriptions funéraires sont signalées à Tours, Cheillé, Céré-la-Ronde, et Chinon, mais leur provenance demeure la plupart du temps inconnue.