Les toponymes equoranda (ou icoranda), qui auraient eu le sens de "limite d'eau" dans la langue gauloise, sont censés marquer une frontière, et ont pu désigner des localités ou des rivières situées en limite territoriale d'une cité (DELAMARRE 2001 : 138).
La répartition géographique des toponymes dérivés d'equoranda (Ingrande(s) en français) montre qu'ils semblent effectivement être en relation avec les limites territoriales des cités.
La répartition géographique des sanctuaires sur le territoire turon nous indique qu'ils ne sont pas exclusivement en relation avec les frontières. Cependant de grands ensembles cultuels sont localisés en limite de civitas : c'est le cas d'Yzeures-sur-Creuse (37), par exemple, à proximité des Pictons, ou encore de Clion-sur-Indre (36), où un théâtre et une aire cultuelle composée de deux fana ont été mis au jour. Dans ces cas, nous pouvons envisager qu'il s'agit de sites-frontières, destinés à réunir périodiquement des populations voisines.
Sulpice Sévère, au 4e siècle, puis Fortunat deux siècles plus tard, mentionnent le site de Clion-sur-Indre comme localisé aux confins des territoires turon et biturige.
Grégoire de Tours, quant à lui, nous donne des informations précieuses concernant le diocèse de Tours, du 4e au 6e siècle. Une trentaine de lieux sont mentionnés dans ses textes comme appartenant au diocèse tourangeau. D'autres localités, moins nombreuses, sont désignées comme relevant des cités voisines andécave, pictonne et biturige.
L'étendue du diocèse au 14e s. peut être reconstituée grâce aux listes d'églises établies à cette époque dans un but fiscal, et désignées par le terme de pouillé. Les limites du diocèse à la fin du Moyen Age sont à peu près les mêmes que celles de la cité antique.
Par rapport au diocèse de Tours, qui comprenait, en 1789, 307 paroisses le département d'Indre-et-Loire a perdu 18 paroisses à l'est, mais il en a gagné 50 sur les diocèses voisins.