Les cimetières paroissiaux médiévaux et modernes


Elisabeth Zadora-Rio

Carte 1

La carte des églises mentionnées dans les comptes diocésains du 14e s. publiés par Auguste Longnon sous le titre Pouillés de la province de Tours correspond, à peu de choses près, à celle des centres paroissiaux de la fin de l'Ancien Régime qui sont devenus des chefs-lieux de communes en 1790. Au cours du Moyen Age et des Temps modernes, toutes les églises paroissiales étaient associées à des cimetières. Ceux-ci ont presque tous été déplacés au cours de l'époque contemporaine à l'extérieur des villes et des villages sous l'effet des nouvelles préoccupations d'hygiène publique qui s'affirment à partir du 18e s. (ARIES 1977 : 472- 513).




Carte 2

Les sources écrites, en Touraine, attestent l'existence de maisons d'habitation à l'intérieur des cimetières dans une demi-douzaine de cas:

- à Saint-Patrice, dont le cimetière, attesté pour la première fois entre 1058 et 1068, fait l'objet d'une notice monographique de l'Atlas (ZADORA-RIO 2014i).

- à Pussigny, où vers 1070, Aldeburgis, femme du chevalier Ansterius, donne à l'abbaye de Noyers toutes les constructions qu'elle possédait à l'intérieur du cimetière, à l'exception de celles qui se trouvaient devant l'église. A la fin du 11e s., son fils Acfredus donne à la même abbaye les maisons qui lui appartiennent dans le cimetière et les revenus de celles qui y seraient construites dans le futur, à l'exception d'une maison qu'il se réservait (Cartulaire de Noyers n°37 et 266).

- à Cinq-Mars-la-Pile, où par un document daté de 1073-1083, Geoffroy de Saint-Mars donne à l'abbaye Saint-Julien de Tours l'église Saint-Médard avec une terre pour y fonder un bourg. Son fils Othon donne son accord à la donation de son père et y ajoute pour sa part « toute la terre du cimetière avec les maisons qui y sont construites » (Chartes de Saint-Julien de Tours n°34)

- à Parilly, centre paroissial devenu chef-lieu de commune en 1790, et rattaché depuis à la commune de Chinon, où un document de la fin du 11e s. indique que le prieuré occupé par des moines de l'abbaye de Noyers était situé dans le cimetière (Cartulaire de Noyers, n°237)

- à Saint-Epain, où un document de 1269 qui énumère les biens qui relèvent de l'archevêque de Tours mentionne « la maison du défunt Robert Machart, qui est construite près du chevet de l'église Saint-Epain dans le cimetière »

- à Rivière, en 1130, où un « chevalier de Chinon » donne à l'abbaye de Marmoutier, entre autres biens, « la partie du cimetière dans laquelle est construite la maison de la femme de Guillaume de Rivière » (Bnf Paris, Collection Dom Housseau, n°1516).

Les données archéologiques révèlent de nombreuses traces des usages profanes des cimetières tout au long du Moyen Age.




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