Forêt de Loches : son évolution


Gaelle Jacquet-Cavalli

Carte 1

La carte présente les limites actuelles du massif forestier de Loches, situé entre Indre et Indrois, sur les communes de Chédigny, Chemillé-sur-Indrois, Ferrières-sur-Beaulieu, Genillé, Loché, Saint-Quentin-sur-Indrois, Sennevières et Villeloin-Coulangé.

La forêt, en majeure partie domaniale, s'est étendue au 20e siècle, comme on peut le constater en comparant la carte actuelle et le document 1. Ainsi, le bois de Villiers, anciennement distinct de la forêt royale, est aujourd'hui rattaché à la forêt domaniale.




Carte 2

La proximité de la forêt permet le développement de nombreuses industries utilisant le bois ou le charbon de bois comme combustible : métallurgie et production de terre cuite et chaux, ces dernières d'ailleurs souvent associées. Cette ponction, difficile à évaluer en raison de la difficulté de dater ce type d'exploitations, ne semble pas avoir nuit à la pérennité de la forêt, même si leur accès au bois est réglementé au moins dès le 16e siècle.




Document 1

La forêt royale de Loches était divisée en cinq « gardes », chacune gérée par un sergent. Une partie appartenait aux Chartreux du Liget, séparée de la forêt royale par un talus et fossé encore visibles aujourd'hui. Le massif comprenait aussi les Bois de Gâtine appartenant à l'abbaye de Villeloin, le bois de Sennevières appartenant au seigneur du même nom, aujourd'hui réduits ou disparus, et incluait vraisemblablement le bois de Baugerais.


sources : ADIL B227, cadastre du 19e s.




Document 2

Un état de la forêt est établi en 1667, en lien avec la réformation voulue par Colbert. De nombreuses parties de la forêt de Loches sont alors traitées en taillis. Les peuplements sont très jeunes, et subissent de nombreuses dégradations par les animaux paissant en forêt (« abroutissements »). Certaines zones ont même évolué en landes, mais le potentiel de régénération de la forêt est élevé. Les essences principales sont le chêne, le hêtre et le tremble.

sources : BnF ms fr 8731, cadastre du 19e s.




Document 3

Le taillis diminue nettement au profit de la futaie. Au 18e siècle, la forêt de Loches a pour vocation la production de bois d'œuvre, notamment pour la marine, et dans une moindre mesure pour la chasse. Le choix de favoriser la futaie a contribué au maintien de la qualité des sols et à l'amélioration des peuplements, qui gagnent en densité. La surveillance de la forêt est plus active (d'où les mentions plus nombreuses de délits et la diminution des abroutissements).

Source : ADIL B190, cadastre du 19e siècle.




Document 4

Les peuplements présentent toujours une densité satisfaisante, et leur qualité semble globalement s'améliorer. Entre 1667 et 1790, le hêtre s'est développé dans la forêt. Cette évolution pourrait s'expliquer par un balivage dense favorisant le hêtre au détriment du chêne dans sa phase de croissance (en effet, le chêne a besoin de lumière pour se développer).

Source : AN 1Q 388, cadastre du 19e siècle




Document 5

Actuellement, les sols sont globalement favorables à de beaux peuplements, sauf à l'est de la forêt (sols sur argiles à poudingues et sables miocènes). Dès le Moyen Age, les forestiers ont conscience du lien entre qualité des sols et qualité des peuplements. Les procès verbaux de visite de 1667 à 1790 pointent les difficultés présentes à l'est de la forêt. L'appréciation de 1667 est cependant trop négative, car à l'époque les peuplements sont dégradés, mais pour d'autres raisons.


Sources : procès verbaux de visite de 1667 (BnF ms fr 8731), 1735 (ADIL B190) et 1790 (AN 1Q 388), cadastre du 19e siècle.




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