Le paléoenvironnement au Tardiglaciaire d'après les données palynologiques


Lionel Visset

Le Tardiglaciaire, situé entre 15000 et 10000 BP environ, est subdivisé en quatre périodes climatiques (Dryas ancien, Bølling, Allerød, Dryas récent). Il correspond, dans la périodisation archéologique, à la fin du Paléolithique récent (voir VISSET 2014c). Il représente dans le Nord-Ouest de l'Europe, surtout à partir du Bølling, une période d'incision fluviale (VAN HUISSTEDEN et al., 1986 ; PASTRE et al., 2000, 2003a ; ANTOINE et al., 2000), et dans la vallée de la Loire, cette période est interprétée comme une phase de métamorphose fluviale, avec rétraction et abandon d'une partie du lit apparent pour donner naissance aux vals (CARCAUD, 2004 ; CASTANET, 2008), qui, délaissés par le fleuve et ses affluents à des périodes variables, se combleront progressivement par une sédimentation argilo-tourbeuse (VISSET et al., 2005). Cette phase d'incision des vallées et donc d'érosion, qui correspond à la réponse des systèmes hydrologiques à l'amélioration climatique (PASTRE et al., 2003a, b ; VANDENBERGHE, 2003) explique le peu de sites ayant conservé en Loire moyenne des dépôts du Dryas ancien et même du Bølling, et en Touraine, en l'état de nos connaissances, les premiers dépôts sédimentaires ne sont datés que de l'Allerød (VISSET et al., 2007-2008) (carte 1).

Dans la première partie de l'Allerød, le paysage reste encore très ouvert au Mouton à Cinq-Mars-la-Pile, la végétation étant représentée par la prairie steppique, dans laquelle le bouleau (Betula) est le seul arbre dominant (document 2). Dans la seconde partie de l'Allerød, aux Fours à Parçay, et toujours dans un contexte steppique, le bouleau chute considérablement alors que s'installe le pin (Pinus) (document 1).

Le Dryas récent est bien documenté à La Grande Brousse à Cérelles, aux Tronchées à Langeais et aux Fours de Parçay. Dans les prairies steppiques dominées par les graminées (Poaceae) avec l'armoise (Artemisia), le pin joue un rôle majeur dans le paysage, alors que le bouleau est sporadique. C'est aux Fours, où il était déjà bien représenté à l'Allerød, qu'il prend le plus grand développement.

Dans les enregistrements du Tardiglaciaire, on note la présence de quelques taxons mésothermophiles à taux très faibles (chêne, noisetier, tilleul, orme, érable). Ils pourraient provenir de l'un des refuges du Weichsel et du Tardiglaciaire, ayant existé dans les vallons les plus abrités du Val de Loire, comme celui de Roc-en-Pail à Chalonnes (VISSET, 1980 ; CARCAUD et al., 2003).

Voir aussi :
- Relief et réseau hydrographique
- La palynologie
- Le paléoenvironnement au cours de l'Holocène d'après les données palynologiques
- Les sites et les industries du Paléolithique récent

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