Historique des recherches archéologiques


Alain Ferdière

Carte 1

Les fouilles programmées correspondent à des opérations de terrain liées à des programmes de recherches. Les points les plus gros correspondent en général à des opérations conduites sur le long terme, durant plusieurs années, chaque campagne annuelle sur un site donné étant comptabilisée. Pour les périodes historiques, les principaux chantiers de fouilles programmées, à partir des années 1980, ont été conduits par le Laboratoire d'Archéologie Urbaine de Tours (LAUT) et le Laboratoire Archéologie et Territoires (à Tours, Rigny-Ussé, Chinon, Marmoutier...). Pour la Préhistoire, le secteur du Grand-Pressigny et de la vallée de la Claise se distingue bien, au sud.




Carte 2

Les sondages, de faible surface et de courte durée, sont en général réalisées par les chercheurs pour préparer des opérations de fouilles programmées de plus grande ampleur. La répartition des points est donc proche de celle observée sur la carte 1, Les plus notables sont Tours et le Grand-Pressigny, mais aussi Amboise, oppidum majeur des Turons.




Carte 3

L'archéologie « de sauvetage », dite préventive depuis les années 1990 au moins, concerne des fouilles engagées non en fonction, a priori, d'un programme de recherche, mais des aléas de l'aménagement du territoire, en ville comme en milieu rural (construction publique ou privée, grands tracés, carrières, etc.), le plus en amont possible de ces travaux. Certaines de ces opérations, anticipées par rapport aux travaux prévus, peuvent se poursuivre sur plusieurs années (Tours, Chinon...). Un certain nombre sont des opérations, courtes, d'évaluation des sites, non forcément suivies de fouilles plus longues, et ce jusqu'à 2002 (à partir de cette date, ces opérations courtes sont distinguées sous le terme de « diagnostic » (cf carte 5)). Les concentrations correspondent surtout ici aux villes (Tours en tête, mais aussi Chinon, Amboise...), voire des agglomérations plus modestes telles qu'Esvres. Les tracés du TGV Sud-Ouest (en 2012, seulement jusqu'au Cher), et des nouvelles autoroutes (A.86, A85, A28) transparaissent également à travers la répartition des points. Ces opérations concernent toutes les périodes, préhistoriques et historiques.




Carte 4

Il s'agit ici d'opérations conduites sur des sites menacés de destruction par des travaux, lorsqu'une fouille préventive n'a pu être organisée en amont (cf Carte 3). Ceci se produit surtout quand une découverte importante est faite à l'occasion de travaux, nécessitant une intervention d'urgence, ce qui se produisait souvent dans les années 1980 et encore 1990, et plus rarement depuis les lois sur l'archéologie préventives de 2001 et 2003. Les concentrations observables sont un peu les mêmes que sur la carte 3.




Carte 5

Les diagnostics correspondent à un type d'opération d'archéologie préventive qui n'existe que depuis la Loi de 2001 (application à partir de 2002) : ils correspondent en partie à ce qui était auparavant dénommé « diagnostic-évaluation », opérations concernées par la Carte 3. Le diagnostic est réalisé soit par l'INRAP soit par les Services Archéologiques de Collectivités - ici le Service archéologique départemental d'Indre-et-Loire (SADIL), à la demande du Service Régional de l'Archéologie. Les diagnostics sont réalisés le plus souvent à la pelleteuse, par tranchées, linéaires et parallèles en milieu rural (lotissements, ZAC, grands tracés...), et plus ponctuelles en milieu urbain. Lorsque les opérations de diagnostic sont positives, et qu'elles révèlent les indices d'un ou plusieurs sites, de toutes périodes, le SRA consulte la Commission Interrégionale de la Recherche Archéologique, pour l'éventuel engagement d'une fouille préventive (cf. Carte 3). Les points concernés sont donc ici beaucoup plus nombreux que sur la carte 3, mais correspondent évidemment aussi aux mêmes zones privilégiées d'aménagement du territoire, en ville et en milieu rural : construction, grands tracés (TGV ; autoroutes...).




Document 1

Répartition par année des différents types d'opération de terrain :

SU = sauvetages urgents, plus nombreux jusqu'à la loi de 2001-2003 (carte 4);

SP = sauvetages programmés (jusqu'à 2001/03) et fouilles préventives (ensuite) (carte 3) ;

EV = évaluations (phase d'archéologie préventive aujourd'hui remplacée par les diagnostics) ;

SD = sondages, de recherche, de faible ampleur, destinés notamment à préparer une fouille programmée (carte 2) ;

Diag = diagnostic, phase préalable en archéologie préventive (seulement depuis 2001/03)(carte 5), auquel fait éventuellement suite, si nécessaire, une fouille préventive (ici SP) ;

FProgr = fouille programmée, de recherche (carte 1).




Document 2

La prospection de la commune de Rigny-Ussé a été entreprise dans le cadre du programme de recherche sur les origines de l'ancien centre paroissial de Rigny, fouillé entre 1986 et 1999.

Les premières campagnes de prospection en 1986 et 1988 ont porté sur le plateau, couvert de bois, qui domine la vallée de l'Indre et de la Loire. Les terres labourées y sont limitées à une quarantaine d'hectares, situés dans l'enceinte du parc du château d'Ussé. Elles ont été soumises à un ramassage de surface systématique qui a livré du mobilier de l'époque romaine et du haut Moyen Age formant plusieurs concentrations (cf document 3) (ZADORA-RIO, GALINIE et al. 1992 : 80-96).

La vallée alluviale entre l'Indre et la Loire a été prospectée en 1997, dans le cadre d'un stage des étudiants de la MST d'archéologie préventive (FERDIERE, RODIER 1997). Le ramassage de surface a porté sur 113,5 ha de terres labourées. L'étude du mobilier a indiqué que l'occupation de la plaine alluviale n'était guère antérieure à l'époque moderne (document 3).




Document 3

Préhistoire : Sur le plateau qui domine le village de Rigny-Ussé, à l'intérieur du parc du château, le ramassage de surface dans les terres labourées (document 2) a livré quelques silex attribuables au Paléolithique ainsi qu'une centaine de pièces en silex et en meulière du Néolithique, mais aucune concentration n'a été identifiée (CORDIER 1992).

Dans la vallée, quelques tessons de céramique non tournée, peut-être attribuables au Néolithique ont été découverts à proximité des lieux-dits Le Vivier et le Moulin d'Ussé et trois concentrations de silex ont été identifiées (FERDIERE, RODIER 1997).

Epoque romaine : Sur le plateau, le ramassage de surface a livré un mobilier gallo-romain assez abondant, formant plusieurs concentrations de tuiles et de tessons (n°2, 5, 6, 7 et 9). Un sondage effectué en 1990 sur la concentration de mobilier n°9 a révélé une carrière de calcaire dur exploitée au Haut-Empire et un élément de voirie (FERDIERE 1992).

Un établissement du Haut-Empire a été identifié également à l'extrêmité est de la commune, dans une parcelle labourée à la lisière du bois (FERDIERE, RODIER 1997).

Le mobilier gallo-romain en position secondaire retrouvé au cours de la fouille du centre paroissial de Rigny (site n°1) indique la proximité d'un site antique, sans doute situé sur le versant du coteau qui domine à l'ouest le vallon de Rigny.

Moyen Age : Sur le plateau, la prospection des terres labourées a mis en évidence une présence diffuse de tessons du haut Moyen Age et permis d'identifier une concentration de céramique datée des 9e-11e s. (n°8) (ZADORA-RIO, GALINIE 1992 : 80-96). Une faible densité de mobilier du Haut Moyen Age a également été observée dans la vallée alluviale, à proximité du Vivier et du Moulin d'Ussé (FERDIERE, RODIER 1997).

A l'extrêmité est de la commune, les vestiges de la chapelle Saint-Paul (site n°4), qui a été démolie en 1924, sont situés sur un versant boisés. La chapelle a pu être identifiée avec l'église Saint-Paul de Regula, siège d'un ermitage mentionné en 1180 parmi les appartenances de l'abbaye de Cormery, qui possédait également l'église de Rigny, située à une distance de 2 km (site n°1)(ZADORA-RIO 1992 : 16-18). Le site n°4 a fait l'objet d'un sondage en 1995 (BURNOUF, DUFLOS 1995).




Document 4

Carte des zones prospectées dans les communes de Tavant et de Crouzilles, à côté de L'Ile-Bouchard dans la vallée de la Vienne, d'après la thèse d'Anne Moreau (MOREAU 2008). Ces prospections ont été réalisées dans le cadre de la préparation de cette thèse.

À Tavant, malgré la présence d'une importante nécropole antique dans le bourg, on note qu'aucun site gallo-romain n'a été découvert : ils sont surtout de la Protohistoire et du Moyen Âge. À Crouzilles, à proximité pourtant de l'importante agglomération antique et alto-médiévale de Mougon (au SE), seuls trois petits sites découverts en prospection sont gallo-romains, la majorité étant aussi protohistorique et médiévale.

Le résultat des prospections autour de Mougon est présenté de façon plus détaillée dans la notice correspondante (MOREAU 2014).




Document 5

La prospection réalisée dans la commune de Panzoult en 2008 a été effectuée dans le cadre du stage des étudiants de la formation d'archéologie, en lien avec les recherches conduites par J.-P. Chimier et T. Boucher sur l'agglomération antique découverte dans la commune de Panzoult, près du bourg, ici à l'ouest du transect prospecté (FERDIÈRE, MAROT 2008). Les sites gallo-romains sont en deux groupes, l'un vers le val de Vienne, au sud, l'autre au nord, sur le plateau. On note en outre plusieurs sites du Moyen Âge en bas de pente du plateau (coteau).




Document 6

La prospection sur sols labourés, réalisée dans le cadre d'un stage des étudiants de la formation d'archéologie de l'université de Tours, s'intègre dans un projet de recherche en lien avec un projet d'aménagement de ZAC qui concerne 300 ha à l'est du village de Neuillé-Pont-Pierre. Un diagnostic archéologique réalisé par le SADIL a porté sur la première tranche d'aménagement de la ZAC (environ 100 ha). La faible surface prospectée n'a permis la découverte que de peu d'indices de sites archéologiques.




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