Les fondations de paroisses à l'époque moderne


Elisabeth Zadora-Rio

Carte 1

Les créations de paroisses au cours de l'époque moderne sont peu nombreuses. Celle de Richelieu, en 1638, accompagne la fondation de la ville nouvelle par le cardinal (document 1). D'autres correspondent à la promotion au rang de paroisse d'une église succursale : ainsi à Neuil, succursale de Crissay-sur-Manse, Montrésor, succursale de Beaumont-Village, Sainte-Catherine-de-Fierbois, succursale de Sainte-Maure, Lussault, succursale de Saint-Martin-le-Beau, ou Pocé-sur-Cisse, succursale de Saint-Ouen-les-Vignes. Quelques paroisses castrales dont le territoire était limité à l'enceinte du château (document 2), fondées par des seigneurs de haut rang dans un but d'ostentation, ont eu un destin plus ou moins éphémère.




Document 1

A Richelieu, en 1638, la création d'une paroisse accompagna celle de la ville nouvelle bâtie par le cardinal. Son territoire fut distrait des paroisses de Brayes-sous-Faye et de Saint-Martin-du-Sablon, et entraîna la disparition du chef-lieu de cette dernière, inclus dans le parc du château nouvellement construit (Gorry 2008). L'église Saint-Martin du Sablon est mentionnée pour la première fois vers 1089, lorsqu'elle fut donnée à l'abbaye de Noyers, avec toutes les dîmes afférentes, par le chevalier Pierre de la Rajace. Elle n'existe plus aujourd'hui.




Document 2

La collégiale Sainte-Anne du château d'Ussé (commune de Rigny-Ussé) (Noblet 2014), fondée en 1534 par René d'Espinay et desservie par six chanoines, a été dotée d'emblée, avec l'accord de l'archevêque, de droits paroissiaux ; elle possédait un baptistère, administrait les sacrements et le chantre de la collégiale portait le titre de curé d'Ussé ; elle était également dotée d'un cimetière. Le ressort de la paroisse était limité à l'enceinte du château. Il incluait le parc du château et la métairie du Belvédère, soit une superficie de plus de 200ha. Elle ne comprenait pas le village d'Ussé, qui appartenait à la paroisse de Rigny. Le nombre des paroissiens de Sainte-Anne était limité aux habitants du château : les chanoines, la famille seigneuriale et les serviteurs résidant dans l'enceinte. Son attraction s'exerçait cependant au-delà de ses limites : vers 1750, 15% des paroissiens de Rigny faisaient baptiser leurs enfants à l'église Sainte-Anne du château d'Ussé (Thomas 1992).




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