Le site des Grandes Maisons est situé en Champeigne tourangelle dans un environnement de plateau calcaire.
Le site des Grandes Maisons a été découvert en 2004 (PORCELL 2004) puis fouillé en 2005 sur 1,9 ha (TOURNEUR 2005) lors des travaux de l'autoroute A85. Au total environ 500 vestiges ont été repérés et fouillés lors des interventions dont près de 400 trous de poteau.
Du mobilier céramique a été récupéré dans 136 vestiges et 7 datations par radiocarbone ont été réalisées. Si on exclut les lots non datables, environ 125 vestiges possèdent un terminus post quem. Ces datations s'étalent entre le 1er et le 9/10e s. avec une forte majorité du 5e au 7e s. et surtout de la seconde moitié du 6e s. au début du 7e s. De très rares vestiges sont sans doute postérieurs au défrichement de 1540.
Sur des terrains occupés pendant tout le Haut-Empire s'implante une importante occupation domestique du 5e au 7e s. et surtout de la seconde moitié du 6e s. au début du 7e s. L'existence de nombreuses constructions sur poteaux est probable, surtout en bordure occidentale du chemin. L'espace funéraire lâche qui succède à cette occupation n'apparaît pas avant la fin du 7e s. voire le 8e s. Limité en intensité et dans le temps il disparait au plus tard aux 9e-10e s. L'absence d'occupation postérieure est probablement liée à une reprise forestière, la forêt de Bréchenay étant clairement attestée sur ces terrains avant son défrichement de 1540.
Bâtiment d'habitation sur solin de pierre. Auteur : J. Tourneur, Inrap
Le seul bâtiment maçonné découvert a des dimensions extérieures d'environ 15 m par 8,4 m et une superficie intérieure de 89 m2. Seules ses fondations, peu profondes, en petits blocs calcaires sont conservées. Une trentaine de fosses et trous de poteau sont installés dans la surface intérieure dont plusieurs, recoupant les fondations, appartiennent clairement à une phase postérieure à l'occupation du bâtiment en tant que tel. Ces derniers vestiges ont des lots de mobilier datables du 3e s. ou de la seconde moitié du 6e s. au début du 7e s. Si la datation du bâtiment n'est pas assurée, son origine antique est néanmoins supposée.
Coupe d'un silo. Auteur : J. Tourneur, Inrap
La fosse F4, interprétée comme un silo, possède un mobilier céramique datable de la fin de l'Antiquité ou du début du haut Moyen Âge (5-6e s.).
Sépulture double. Auteur : J. Tourneur, Inrap
La sépulture double F105 est celle de deux adultes inhumés simultanément dans un probable coffrage en bois. La datation par radiocarbone effectuée sur chacun des squelettes est comparable et indique une fourchette chronologique comprise entre la fin du 7e s. et le début du 10e s.
Vue générale de la zone d'inhumation. Auteur : J. Tourneur, Inrap
Vue générale des sépultures groupées en chapelet le long d'un fossé au nord-ouest de l'intervention. Les 5 datations par radiocarbone effectuées sont comprises entre la toute fin du 7e s., voire le 8e s. jusqu'aux 9e-10e s. au plus tard.
