Les sites fortifiés présentés sur cette carte sont tous mentionnés dans les sources écrites entre 900 et 1200, à l'exception du Grand Pressigny et Etableaux, qui sont cités plus tardivement, mais dont les tours-maîtresses peuvent être attribuées à cette période. Ce dénombrement d'une quarantaine de châteaux regroupe des sites d'importance très variable. Tous n'ont pas été le siège de seigneuries châtelaines, et certains n'ont eu sans doute qu'une existence éphémère.
La plupart d'entre eux sont situés le long des cours d'eau. Ils occupent souvent des rebords de plateaux dominant les vallées ou des éperons en position d'interfluve.
Le terme de bourg (burgum en latin), utilisé fréquemment dans les sources écrites des 11e-12e s. dans l'ouest de la France, n'a pas le sens qu'on lui donne actuellement. Les bourgs mentionnés à cette époque sont créés à l'initiative de seigneurs laïques ou ecclésiastiques dans le but d'attirer de nouveaux habitants auprès d'une église ou d'un château. Dans presque tous les cas, il s'agit de la création d'un nouveau noyau de peuplement auprès d'une église préexistante et non de la fondation d'une nouvelle agglomération. Les fondations de bourgs résultent souvent d'une association entre un seigneur châtelain et un établissement monastique, et bon nombre d'entre elles ont donné lieu à un contrat écrit, qui prévoit la création d'un prieuré, et définit les obligations des contractants ainsi que le partage des droits de juridiction et des ressources fiscales.
Si de nombreux bourgs ont été créés auprès des églises rurales, seuls les châteaux ont donné lieu à la création de bourgs multiples : quatre à six à L'Ile-Bouchard, deux à Sainte-Maure, deux à La Haye, deux à Semblançay.
Aux 11e-12e s., la plupart des marchés et des foires connus par les sources écrites (13 sur 17) sont associés à des agglomérations castrales, ce qui témoigne du rôle des châteaux dans le développement des échanges.
