L'évolution démographique entre le 18e et le début du 20e siècle


Matthieu Gaultier

Carte 1

Si, au début du 18e siècle, à l'exception de Tours, la population semble répartie assez uniformément sur le territoire, on observe, au début du 19e siècle, le renforcement de pôles de peuplement périphériques autour de Chinon, Amboise et Loches. En 1801, ces secteurs pèsent plus sensiblement dans la démographie départementale. Au début du 20e siècle, on observe le développement de Tours et sa banlieue par rapport à la situation du siècle précédent. En 1906, il n'y a plus de commune inférieure à 100 habitants.




Carte 2

Sur la carte de 1713, le territoire des Landes de Saint-Martin (en blanc) n'est pas une collecte. Nous ne disposons pas de données relatives au dénombrement des feux de ce secteur, il n'est donc pas possible d'y calculer une densité d'habitants.

Au début du 18e siècle, une majorité de collectes à forte densité sont centrées sur l'axe ligérien. Certaines collectes, bien que peu peuplées, présentent une densité forte du fait de leur faible ressort territorial. En 1801, le développement de Chinon, Bourgueil, Loches, Amboise, Château-Renault se traduit par une densité d'habitants au km² plus importante. La majorité des communes denses ou très denses n'est plus uniquement centrée sur l'axe ligérien mais mieux répartie sur le territoire. Au début du 20e siècle, la forte augmentation du nombre d'habitants dans les communes de la périphérie de Tours est bien visible sur cette carte de densité. Par ailleurs, l'augmentation globale de la population se traduit par un plus grand nombre de communes moyennement denses (entre 30 et 59 habitants par km²).




Carte 3

En 1713, la moyenne de peuplement d'une collecte est de 748 habitants. De nombreuses collectes sont proches de la moyenne. A l'exception de Tours dont le poids démographique est sans commune mesure, la population tourangelle est assez uniformément répartie sur le territoire. En 1801, la moyenne de peuplement d'une collecte est de 868 habitants. Le développement du pôle Chinon/Bourgueil par rapport au siècle précédent est bien visible sur la carte. Le Richelais concentre la majorité des communes nettement inférieures à la moyenne, c'est le secteur de la Touraine le moins peuplé. En 1906, la moyenne de peuplement d'une commune est de 1198 habitants. Le nombre de cercles de couleur bleue indiquant les communes nettement moins peuplées que la moyenne (écart de plus de 500 habitants) est en nette augmentation par rapport au siècle précédent tandis que le nombre de communes supérieures à la moyenne a diminué. Ceci traduit la concentration de la majorité de la population dans un petit nombre de villes : l'essor démographique profite essentiellement à une minorité de communes.




Carte 4

La surface des communes a été déformée par anamorphose en fonction des recensements en 1801, 1906 et 1999. D'un siècle sur l'autre, on constate l'importance croissante prise par Tours et sa banlieue. L'anamorphose traduit bien la concentration croissante d'une majorité de la population dans ce pôle.

Les variations de valeur d'accroissement de la population de chaque commune (positif ou négatif) permettent d'illustrer la dynamique de variation du peuplement d'un siècle sur l'autre.

Année 1801 (accroissement entre 1713 et 1801) : l'anamorphose et la coloration des communes traduit la montée en puissance dans la démographie départementale de pôles périphériques d'Amboise, Loches, Château-Renault et surtout la région comprise entre Chinon et Bourgueil par rapport à Tours dont la population diminue.

Année 1906 : on observe bien l'essor de Tours et de sa banlieue qui marque le début de l'unipolarisation démographique du département. Les pôles périphériques identifiés au siècle précédent sont en perte de vitesse.

Année 1999 : La concentration de la majorité de la population dans Tours et sa banlieue est évidente. Ce sont les communes de la banlieue de Tours qui présentent les taux d'accroissement les plus élevés entre 1906 et 1999.




Document 1

Plus de 80% des collectes comptent moins de 1 000 habitants au début du siècle des Lumières et à l'exception de Tours, il n'y a pas de collecte où l'on compte plus de 5 000 habitants. Le territoire est encore essentiellement rural.

En 1801, le nombre et le poids démographique des petites communes ont diminué tandis que le nombre et le poids démographique des communes de moyenne importance est en augmentation. Par rapport à la situation de 1713, Tours n'est plus la seule commune au dessus de 5 000 habitants.

Au début du 20e siècle, la diminution du nombre et du poids démographique des petites communes se sont poursuivis. Le nombre de commune moyennes a augmenté mais leur poids dans la démographie départementale stagne. Le poids des communes de plus de 5 000 habitants est stable, par contre celui de Tours est en très forte augmentation (la commune rassemble 20% de la population).




Document 2

On voit ici la répartition des communes en 1906 par rapport à la moyenne d'habitants par commune. Le poids démographique de chaque classe de valeurs d'écartement à la moyenne dans le total départemental est également représenté. L'importance du poids démographique des catégories de communes fortement supérieures à la moyenne par rapport au faible nombre de communes appartenant à ces catégories montre la concentration de la population tourangelle dans une minorité de localités. La forte proportion de communes très inférieures à la moyenne traduit le début de l'exode rural.




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