Entre la fin du 4e s. et la fin du 12e s., la Touraine, en dehors de Tours, est documentée par 1874 informations se rapportant à un toponyme localisable : il peut s'agir du statut du lieu (villa, vicus, castrum...), de la mention de constructions (église, maison, moulin...) ou encore d'éléments du paysage agraire (champ, vigne, forêt, étang...). Afin d'évaluer la représentativité spatiale de ces informations, le total des mentions de lieux situés sur le territoire de chacune des communes actuelles a été rapporté au centroïde de la commune.
Cette carte peut être confrontée avec la carte n°8 de l'inventaire archéologique de la base de données Patriarche qui représente les sites recensés pour le haut Moyen Age et le Moyen Age central, également rapportés au centroïde de la commune. Les deux cartes ne sont pas directement comparables, puisque dans un cas il s'agit d'un décompte de mentions textuelles qui peuvent se rapporter à un même lieu, et dans l'autre d'un décompte de sites archéologiques correspondant à des lieux différents, mais leur confrontation fait néanmoins ressortir les distorsions inhérentes aux sources. Les zones de forte densité des sites archéologiques au nord de la Loire et au sud du département sont celles qui ont été couvertes par les opérations cantonales de prospection-inventaire du Service Régional de l'archéologie, alors que la carte des lieux mentionnés avant 1200 reflète essentiellement la répartition des possessions des établissements religieux qui ont produit et conservé les documents qui sont parvenus jusqu'à nous. Elle fait apparaître, le long des cours d'eau, une forte densité de mentions de lieux qui contraste avec la rareté des sites archéologiques répertoriés.
. La cartographie des mentions de lieux, rapportés au centroïde des communes actuelles, fait ressortir des zones blanches, correspondant à des espaces passés totalement sous silence dans les sources écrites. Leur nombre, important avant 600 et entre 600 et 900, tend à décroître entre 900 et 1200, mais il est intéressant de constater que certaines zones bien documentées anciennement disparaissent totalement des sources écrites entre 900 et 1200. Ce phénomène est lié à l'érosion différentielle de certains fonds d'archives : celui de Saint-Martin de Tours, par exemple, est plus riche pour le haut Moyen Age que pour le Moyen Age central. L'accroissement de la documentation aux 11e-12e s., qui est observable à l'échelle régionale, ne se vérifie pas toujours à l'échelle de la commune. Les hiatus de la documentation textuelle ne sont pas seulement chronologiques, mais aussi géographiques.
La Touraine dans l'œuvre de Grégoire de Tours
Cette carte, extraite d'un article de Xavier Rodier paru dans la revue Mappemonde (RODIER 2004, Fig.2), montre la place privilégiée que tient dans l'oeuvre de Grégoire la région de Tours, dont il occupa le siège épiscopal (et secondairement celle de Clermont, dont il était originaire).
La Touraine y apparaît comme la région de Gaule la mieux représentée, non seulement par le nombre de mentions de son chef-lieu de cité, mais aussi par le nombre d'agglomérations secondaires (vici et castra) qui y sont mentionnées.
Source : http://mappemonde.mgm.fr/num4/articles/art04406.html