La fouille des abords de l'ancienne église paroissiale de Rigny a révélé une longue séquence d'occupation, du 7e au 19e s. La Période 1 (7e-8e s.) est caractérisée par la présence de vastes bâtiments de pierre, pour partie dévolus au stockage.
Au cours de la Période 1 le site a été identifié avec la colonge de Rigny (colonica Riniaco) qui est mentionnée à la fin du 7e s. dans les documents comptables de Saint-Martin de Tours et qui approvisionnait le monastère en orge, en seigle, en avoine et en froment.
La colonge de Rigny, qui était pourvue d'un lieu de culte dès la fin du 7e s., a été implantée dans un milieu déjà largement anthropisé. Les bâtiments construits sur soubassements de pierre ont subi des transformations architecturales importantes en dépit de leur courte durée d'occupation, de l'ordre d'un siècle. Seule l'église a perduré au-delà du 8e s.
Comparaisons architecturales
Le bâtiment XXA, fouillé dans les années 1990 dans la partie dévolue à l'exploitation agricole (pars rustica) de la villa antique du Vernai, à Saint-Romain-de-Jalionas présente un plan subdivisé en compartiments d'une taille analogue à ceux du bâtiment 14 (Etat 1). Il a été interprété comme un grenier construit sur solins, au-dessus d'un vide sanitaire. D'autres bâtiments analogues avaient été fouillés antérieurement sur le même site par R.Pinet (bâtiments A, B, et C) (ROYET et al. 2006 : 309).
Le plan complexe des bâtiments de la colonge de Rigny (Etat 2) est comparable, bien que de dimensions plus modestes, à certains bâtiments résidentiels de pierre construits entre le 6e et le 8e s. et interprétés comme des centres d'exploitation domaniale qui ont été découverts en France méridionale.
Sources : CORNEC, FARAGO-SZEKERES 2010, Fig.4; ROYET et al. 2006, Fig.24.
Les solins maçonnés du bâtiment 14, Etat 1.
Les solins liés à la terre de l'extension du bâtiment 14, Etat 2.
Le bâtiment 32, vu de l'est. Il se prolonge au nord au-delà des limites de la fouille.