L'habitat rural du Second âge du Fer (5e s.-1er s. av.notre ère)


Dorothée Lusson

Carte 1

Le territoire des Turons compte 14 sites d'habitat rural du second Age du Fer (-450/-25), reconnus au cours de travaux récents réalisés notamment sur les tracés autoroutiers. Deux ensembles se distinguent en fonction de la chronologie et des formes de l'occupation : d'une part, les sites occupés durant la période dite de La Tène ancienne (5e s.- 4e s. av. notre ère) [carte 1], d'autre part ceux qui sont occupés pendant La Tène moyenne et finale (3e-1er s. av. notre ère) (carte 2).




Carte 2

Ces installations rurales sont fondées à la fin du 3e s. av. n.-è. et au début du suivant, à l'exception de l'enclos d'Epeigné aménagé vers -300. L'occupation se poursuit la plupart du temps jusque dans le courant du Ier s. av. n.-è.

Un ou plusieurs enclos sont matérialisés par des fossés plus ou mois importants mais ne présentant aucun caractère défensif.

Les espaces fonctionnels sont délimités par des fossés : habitation, espace de stockage, zone de transformation des récoltes (foyers pour le grillage et meules), pacage du bétail).




Document 1

Responsable d'Opération : H. Froquet (INRAP)

Site fouillé en 2006

L'implantation initiale (première moitié du 5e siècle av. n.è.) de La Tène A ancienne correspond à une petite unité d'exploitation rurale constituée d'une habitation (Bât. n°7), de 3 annexes de petits modules (n°2, 4 et 6), et plus au Nord, d'une zone d'activités agricoles et de rejets domestiques.

La seconde phase d'occupation (début 4e s. - fin 3e s. av. n.è.), attribuable à La Tène B2 , se situe au sud de l'emprise. Les vestiges observés, 8 silos et plusieurs bâtiments de petits modules (n°3, 5, et aménagements 4, 5 et 6), caractérisent une aire dévolue au stockage collectif des céréales.

(D. Lusson).




Document 2

Responsable d'Opération : Nicolas Fouillet (INRAP)

Site fouillé en 2004

L'occupation protohistorique est caractérisée par un enclos quadrangulaire d'environ 7650 m2, de forme légèrement trapézoïdale, constitué de deux « parcelles » en enfilade (il faut passer par la première parcelle pour accéder à la seconde). Quatre petits bâtiments sont rattachés à cette période (greniers ?) mais ne correspondent pas à la partie résidentielle de l'exploitation agricole qui est vraisemblablement située hors emprise (au nord-ouest ?). L'étude de la céramique retrouvée dans les fossés permet d'individualiser deux sous-périodes : La Tène C2 (-200/-130) et la transition La Tène C2/La Tène D1 (-130/-75).

(N. Fouillet).




Document 3

Responsable d'Opération : D. Lusson (INRAP)

Site fouillé en 2003

Un décapage de 8500 m² a permis de mettre en évidence une occupation de La Tène C2 (-200/-130) et C2/D1 (-130/-75). Un réseau de fossés dessine trois enclos enserrant de petites unités bâties sur 4 poteaux (bât. N° 1, 2 et 3). Ces dernières s'apparentent plus probablement à des édifices annexes d'un complexe agricole (grenier ou remise), alors que les bâtiments les plus vastes pourraient correspondre à des habitations (bât. N° 4, 5 et 6).

(D. Lusson).




Document 4

Responsable d'Opération : M. Gaultier (SADIL)

Site fouillé en 2006

Le site de La Limougère est un établissement agricole de la fin du second âge du Fer. L'espace central avait certainement une vocation liée au traitement des récoltes : grillage et stockage. La présence de concentrations importantes de mobilier dans les fossés bordant la partie sud, ainsi que la découverte d'un important poteau marquant l'entrée de la cour nous invite à émettre l'hypothèse d'un espace réservé à l'habitation. La partie nord ayant livré beaucoup moins de mobilier archéologique pourrait être interprétée comme une zone de pacage et/ou parcage du bétail.

(D. Lusson).




Document 5

Responsable d'Opération : Nicolas Fouillet (INRAP)

Site fouillé en 2005

L'occupation laténienne commence dans la seconde moitié du 2e s. av. J.-C. Elle s'intensifie au 1er s. av. J.-C. jusqu'à l'époque augustéenne. Le réseau fossoyé est l'élément « fondateur » du site. Il matérialise vraisemblablement un établissement agricole. La clôture délimite un espace d'environ 4000 m² (82 m sur 62 m). Les dépendances agricoles pourraient être situées à l'intérieur de l'enclos (bâtiments F, I et J), et le secteur résidentiel légèrement à l'écart (K, L et M). Le bâtiment F peut constituer une tour.

(N. Fouillet).




Document 6

Responsable d'Opération : D. Lusson (INRAP)

Site fouillé en 2006

L'installation agricole de la période de La Tène D1 (-125/-75) est structurée par des modules fossoyés de 40 m de côté auxquels des interruptions multiples donnent accès (entrées). Les rejets domestiques retrouvés dans les fosses proches des bâtiments ainsi que les superficies disponibles attestent la présence d'habitations même si ces dernières sont difficilement identifiables avec certitude. La variété des plans et des superficies suggère des fonctions différentes : habitations, étables, granges, etc.

(D. Lusson).




Document 7

Responsable d'Opération : A.-M. Jouquand

Site fouillé en 2000

L'installation est datée de la fin de La Tène (-150/-130) Deux états d'enclos sont identifiés, avec chacun un porche d'entrée. Il semble toutefois qu'une continuité d'occupation soit envisageable. Les bâtiments sur poteaux sont au nombre de huit, dont quatre greniers supposés (structures n° 9, 10 et 12). La fonction des quatre autres constructions, dont la superficie est supérieure à 15 m², est incertaine. Il pourrait s'agir d'habitations ou d'annexes agricoles : granges ou étables.

(D. Lusson).




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