Les grandes villae gallo-romaines


Alain Ferdière, Solange Lauzanne, Jacques Seigne, Jacques Dubois

Les grandes villae se caractérisent par leurs dimensions (constructions étalées sur plus de 2ha, voire parfois plus de 10), et par un développement considérable de la partie résidentielle (pars urbana), données que ne peuvent révéler que la prospection aérienne ou des fouilles assez exhaustives. Elles sont aussi caractérisées par la présence de bains privés souvent importants (document 3 et document 10), et par la mise en œuvre d'une architecture " monumentale ", faisant notamment appel à des matériaux nobles : marbres, mosaïques... ; elles peuvent enfin comporter un aqueduc privé : tels sont les critères retenus pour cette notice, la présence d'un d'entre eux étant requise.

Ces villae particulièrement développées formaient sans nul doute le cœur de vastes domaines appartenant aux plus riches propriétaires fonciers qui constituaient alors l'élite politique de la cité des Turons.

Une quarantaine de ces " grandes villae " peuvent, en l'état des connaissances, être recensées sur le territoire turon, ce qui n'est pas négligeable, compte tenu de la surface modeste de cette civitas. Une bonne part de ces découvertes sont dues aux prospections aériennes récentes, notamment de J. Dubois. Pour les plus grandes, les sites de Trogues (DELAUNÉ 1999 : 368 et Fig. 5) et de Luynes (document 5) ont été interprétées comme des agglomérations secondaires et il est vrai que le doute subsiste au moins pour ce dernier, faute de plan d'ensemble lisible.

Quant à leurs parties résidentielles (pars urbana), elles présentent souvent un plan centré sur cour péristyle, qui constitue un critère supplémentaire de définition de ces " grandes villae ". L'exemple de Pouzay est en ce sens le plus remarquable (document 7). L'entrée peut aussi être monumentalisée, comme à Clion (36).

L'étagement de grandes villae (5 ou 6 certaines, soit un tiers de l'effectif) le long du coteau de la rive droite de la Loire en aval de Caesarodunum, regardant au sud et vers le Val, est patent ; il avait déjà été entrevu par P. Audin (1976) et les découvertes récentes d'archéologie préventive de l'A.85, à Langeais et Saint-Patrice (GUIOT 2003a et b) l'ont bien confirmé, d'autant qu'il faut sûrement associer une grande villa, qui reste à découvrir, au monument funéraire de Cinq-Mars-la-Pile.

La plupart des autres sites se répartissent d'ailleurs aussi dans les vallées : du Cher, de l'Indre, de la Vienne...( LHUILLIER 1895/96).

Voir aussi :
- L'habitat rural à la période romaine
- Les agglomérations secondaires gallo-romaines
- L'artisanat antique durant le Haut Empire (1er-3e s.)

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