Esvres-sur-Indre, de la Protohistoire récente au début du Moyen Âge


Jean-Philippe Chimier, Jacques Dubois, Nicolas Fouillet, Thomas Pouyet

Carte 1

Un système d'information géographique a été mis en œuvre dans le cadre du programme de recherche Evena. En 2013, 109 sites ou indices de sites archéologiques y sont répertoriés. Ils proviennent des opérations d'archéologie préventive (9 sites pour 15 opérations archéologiques), de l'étude des sources manuscrites, cartographiques et des publications (32 sites ou indices de sites) et des prospections pédestres spécifiquement réalisées pour le programme (68 sites ou indices de sites). Ces derniers sont constituées de concentrations de mobilier, certaines peuvent être associées et illustrent alors une seule et même occupation.




Carte 2

Les ensembles funéraires de Vaugrignon et de la Haute Cour sont utilisés à partir du 2e s. avant J.-C. Ils sont associés à un habitat identifié sur le rebord du plateau dont l'extension dans la vallée n'est pas reconnue. Plusieurs établissements ruraux contemporains de ces occupations sont identifiés sur le plateau nord de l'Indre.




Carte 3

L'aire funéraire et l'habitat reconnus à Esvres durant La Tène finale sont occupés jusqu'au 2e s. ap. J.-C. Aucun vestige archéologique n'illustre le vicus de l'Antiquité tardive. A quelques exceptions près, les établissements ruraux de l'Antiquité ont une origine laténienne et sont successivement abandonnés. Une mutation de la gestion de l'espace rural pendant cette période est possible. Une seule exploitation agricole (Sur Le Peu) est occupée jusqu'au au Bas-Empire.




Carte 4

Plusieurs occupations, habitats et ensembles funéraires, se rapportent au vicus du haut Moyen Age ou au chef de lieu de viguerie. Elles sont localisées sur le rebord du plateau et sur le versant du coteau, à l'emplacement du bourg historique. Les établissements ruraux sont rares, il s'agit peut être de la continuité du phénomène observé pour l'Antiquité.




Document 1

Esvres-sur-Indre. La nécropole de « Vaugrignon »

Par Sandrine Riquier, INRAP, UMR 8546, ENS Paris et Jean-Philippe Chimier UMR 6173 CITERES, LAT.

Les tombes se répartissent en trois concentrations d'inégale importance, composées de 4, 9 et 15 tombes (RIQUIER 2004).

Chaque concentration se compose d'enfants, d'adultes et d'une tombe qui se singularise par le dépôt d'armes généralement associé à une amphore (3 tombes sur 4). On relève un fragment de paroi de four de réduction, déposé également aux pieds d'un jeune défunt. Sa tombe est située à proximité immédiate d'un adulte armé, aux côtés duquel une bourse contenant de probables amulettes, composées d'une monnaie, d'un menu fragment de bracelet en verre et d'une bille de minerai, laissent entendre le même type de lien unissant ces deux défunts.

Il semble qu'une large part de la population de cette nécropole appartienne à une classe sociale privilégiée. Les sépultures à arme et amphore sont celles d'une élite guerrière, liée à la production ou au commerce du fer.

La nécropole de Vaugrignon a été utilisée de la seconde moitié du 2e s. à la fin du 1er s. avant notre ère.




Document 2

Esvres-sur-Indre. La nécropole de la « Haute-Cour »

Jean-Philippe Chimier, INRAP Tours, UMR 6173 CITERES Laboratoire Archéologie et Territoires

La nécropole protohistorique et antique de la Haute-Cour est connue depuis la publication d'une première série de tombes au début du 20e siècle et la fouille de 42 nouvelles sépultures en 2008. Les inhumations, groupées autour d'enclos funéraires, se répartissent en quatre ensembles distincts. La nécropole est utilisée de la deuxième moitié du 2e s. avant notre ère jusqu'aux premières années du 2e s.. A une exception près, toutes les sépultures ont livré du mobilier funéraire. Il s'agit de céramiques, de parures métalliques, de perles en verre, etc. Le nombre de dépôts dépasse exceptionnellement quatre par tombe ; les sépultures ayant livré le plus d'objets (jusqu'à 21) sont celles de la première moitié du 1er s. de notre ère.




Document 3

Esvres-sur-Indre. L'établissement rural gaulois et gallo-romain « Les Billettes »

Par Nicolas Fouillet, INRAP, UMR 6173 CITERES, LAT

La fouille archéologique réalisée au lieu-dit « Les Billettes » sur le tracé de l'autoroute A.85 a révélé les vestiges d'un établissement rural à vocation agro-pastorale. L'occupation du site va de la seconde moitié du 2e s. avant notre ère au 3e s. de notre ère. L'occupation est donc pérenne pendant plus de cinq siècles, sans hiatus apparent. Les lieux sont réinvestis au 16e siècle par l'aménagement de la ferme « Les Goupillères ».

Quatre principales périodes ont été individualisées : la première concerne La Tène D1 (seconde moitié du 2e siècle avant notre ère) et le début du 1er siècle de notre ère ; les deux suivantes sont également antiques (1er siècle et 2e - 3e siècles) ; la dernière, non cartographiée, rassemble les vestiges de l'époque moderne (FOUILLET et al. 2006).




Document 4

Esvres-sur-Indre. L'établissement rural antique du « Bois de la Duporterie »

Par Emilie Tébuchet, INRAP Tours, UMR 6173 CITERES Laboratoire Archéologie et Territoires

Au lieu dit "Le Bois de la Duporterie", le diagnostic archéologique réalisé en septembre 2004 dans le cadre des opérations de l'autoroute A85 a révélé l'existence d'un établissement rural occupé du 1er s. av. notre ère au 4e s. de notre ère.

Des fossés délimitent un ou plusieurs enclos gaulois à l'intérieur duquel un puits, des fosses et des trous de poteau témoignent d'activités domestiques. A la fin du 1er s. de notre ère, après un régalage des niveaux antérieurs, un bâtiment maçonné est construit. Il s'agit probablement d'une partie résidentielle modeste ou d'une grange qui a subi des reprises ou des transformations entre les 2e et 3e siècles. L'absence d'opération de fouille ne permet pas d'évaluer l'importance réelle de cette installation.




Document 5

Esvres-sur-Indre. L'établissement rural antique du « Clos-Rougé » à Vontes

Jean-Philippe Chimier, INRAP Tours, UMR 6173 CITERES Laboratoire Archéologie et Territoires

Le site naturel a été aménagé par un système de terrasses afin d'accueillir une construction maçonnée à la fin du 1er et au 2e siècle de notre ère. La surface décapée lors de l'évaluation ne permet pas d'interpréter le plan, mais il est possible de proposer l'hypothèse d'un bâtiment à deux ailes et d'une cour. Les dimensions suggèrent alors un établissement d'une certaine importance, peut-être la pars urbana d'une grande villa.

Le site est ponctuellement réoccupé durant le haut Moyen Age. Cette occupation diffuse est peut-être à mettre en lien avec le prieuré Saint-Pierre, mentionné par les textes au 11e siècle.




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