Rigny-Ussé: la fouille de l'ancien centre paroissial de Rigny et les transformations du cimetière (milieu 8e s.-1865)


Elisabeth Zadora-Rio, Henri Galinié

Carte 1

L'ancien centre paroissial de Rigny, situé au fond d'un vallon aux versants abrupts, drainé par un petit affluent de l'Indre, a perdu ses fonctions au milieu du 19e s. lors de la construction d'une nouvelle église paroissiale et d'un presbytère à Ussé, dans la vallée de la Loire, où l'habitat s'était regroupé à proximité du château.




Carte 2

C'est à partir du milieu du 8e s. que les sépultures ont occupé progressivement les ruines des bâtiments et les espaces intermédiaires. Les sépultures ont des orientations variables et des espacements irréguliers, en dépit de la présence de quelques alignements. Leur disposition rappelle les petits ensembles funéraires mis au jour dans les habitats ruraux du haut Moyen Âge.




Carte 3




Carte 4

A partir de 1100, des unités d'habitation accolées à la nouvelle clôture du cimetière viennent occuper la partie désaffectée de l'espace funéraire au nord de l'église. Elles connurent des transformations avant d'être remplacées, vers 1450, par un vaste presbytère (bâtiment 11) et ses dépendances. En 1822, un nouveau presbytère fut construit au nord de l'ancien, qui fut transformé en annexe.




Document 1

Vue de la fouille au nord de l'église

Au milieu de l'image, les fondations du premier presbytère, construit vers 1450 (bâtiment 11). En bas, en limite de fouille, les fondations du second presbytère (bâtiment 5), construit en 1822 sur l'emplacement de l'ancienne grange du curé.




Document 2

La typologie des tombes : les sépultures avec entourage de moellons

Certaines tombes appartenant aux premières phases d'inhumation, entre le 8e et le 11e s., présentaient des moellons disposés latéralement au fond de la fosse, plus rarement à la tête, et formant un entourage incomplet . Il pourrait s'agir d'un aménagement servant à caler les planches d'un coffre ou à supporter un couvercle en bois. Ce type de tombe n'est jamais associé à du mobilier funéraire.




Document 3

La typologie des tombes : les sépultures avec aménagements céphaliques

Au cours des premières phases d'inhumation, entre le 8e et le 11e-12e s., les sépultures présentent parfois des pierres destinées à caler ou à protéger le crâne.




Document 4

La typologie des tombes : les coffrages en pierres d'appareil

A Rigny, les coffrages en pierres d'appareil, constitués de blocs de tuffeau taillés posés de chant au fond de la fosse et recouvert par des dalles de couverture, apparaissent dans le courant du 11e s., sans doute dans la seconde moitié du siècle, après la construction de l'église Z, mais antérieurement, en tout cas, à la construction des arcs-boutants au 12e s. et restent en usage jusqu'au 15e s. Certains sont associés à des vases funéraires, qui peuvent être disposés au fond de la fosse, à l'intérieur ou à l'extérieur du coffrage.

Les photographies ci-dessus montrent le coffrage F144 avant et après ouverture, avec deux vases funéraires à l'extérieur, à hauteur de la tête, et deux autres à l'intérieur, empilés aux pieds du défunt. Le déplacement des os dans la tombe indique que le corps s'est décomposé dans un vide.




Document 5

La typologie des tombes : les cercueils assemblés avec des clous forgés ou tréfilés

L'usage du cercueil est attesté pendant toute la durée d'utilisation de la zone d'inhumation, mais c'est seulement à partir de la fin du 15e s. qu'apparaissent les cercueils assemblés avec des clous forgés.

Les clous à la filière, fabriqués industriellement à partir de 1819, sont substitués progressivement aux clous forgés pendant la dernière phase d'utilisation du cimetière, qui fut fermé en 1865.

Les photographies ci-dessus montrent des sépultures inhumées dans des cercueils assemblés avec des clous dont l'emplacement est marqué par des étiquettes.




Document 6

Les marquages de sépultures

Les rares marquages de sépulture identifiés à Rigny appartiennent tous aux premières phases d'inhumation. Ils étaient représentés le plus souvent par un simple bloc de pierre à la tête ou au pied de la sépulture. L'alignement de blocs F1104, qui marquait l'emplacement de la sépulture S1632, datée par le radiocarbone entre 782 et 981, de même que les pierres tombales anépigraphes F251 et F1027, représentent des exceptions.




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