Le diagnostic archéologique réalisé à Monts au lieu dit "Les Hautes Varennes" a révélé les vestiges d'un habitat rural du haut Moyen Age (carte 1). Les 70 faits archéologiques dénombrés sur les 2000 m² explorés du site sont répartis de manière inégale et se concentrent dans la fenêtre centrale. L'étude de l'organisation spatiale des 40 trous de poteau n'a pas permis d'individualiser de bâtiments, mais deux secteurs à forte concentration suggèrent leurs emplacements (carte 2). Plus à l'est, un fond de cabane de 2,50 m x 3 m, pour une profondeur de 0,70 m, a été retrouvé. A l'intérieur de cette structure, deux creusements matérialisent l'ossature bois du bâtiment. Deux structures à usages spécifiques ont également été identifiées : un four et une batterie de silos (carte 3). Le four culinaire présente un état de conservation exceptionnel (document 1). La structure est partiellement creusée dans le calcaire. La chambre de chauffe, circulaire, présente un diamètre de 1,40 m, pour une profondeur de 0,34 m. La voûte est construite à partir d'un mélange d'argile et de calcaire pulvérulent. L'induration du dôme argileux sous l'effet de la chaleur a préservé de nombreuses empreintes de paume liées au travail de façonnage. La sole est parfaitement préservée. Les parois de la chambre de chauffe ont été parementées avec des pierres liées à l'argile vraisemblablement destiné à limiter l'effritement du calcaire sous l'effet de la chaleur. Le remplissage de la fosse d'accès a livré un matériel céramique important et la voûte du four a été intégralement retrouvée effondrée dans la chambre de cuisson.
Les silos sont situés dans l'angle sud-ouest de la fenêtre principale. Le silo fouillé mesure 1,46 m de diamètre maximum, pour une profondeur de 0,86 m. Les parties du silo en surplomb ont été retrouvées partiellement effondrées dans la structure. Le creusement semble avoir été comblé rapidement après son abandon.
L'étude du matériel céramique témoigne d'une occupation du site sur une durée relativement courte située entre le milieu du 8e siècle et le début du 9e siècle. Après cette période, le site est abandonné, sans raison apparente, peut-être au profit de l'actuel bourg de Monts. La configuration de cet habitat pourrait correspondre à un hameau constitué d'une ou plusieurs unités d'exploitations agricoles. Cependant, compte tenu de l'étroitesse de la fenêtre ouverte sur ce site, il n'est pas possible de déterminer précisément la nature ou le statut de cet habitat. Il est difficile d'estimer la surface d'un tel site. Au nord, à l'est et à l'ouest, l'occupation ne semble pas aller au-delà de la surface explorée. Le site pourrait s'étendre au sud, de l'autre coté du chemin rural n° 52.