Ballan-Miré « La Châtaigneraie » : la villa antique et l'occupation médiévale


Nicolas Fouillet

Les opérations archéologiques menées sur la commune de Ballan-Miré, au lieu-dit « La Châtaigneraie », ont révélé une concentration importante de vestiges archéologiques répartis sur environ un hectare : un établissement rural antique et une occupation médiévale (carte 1).

Le site antique a été reconnu en 1989 par prospection pédestre (ALLILAIRE, REBISCOUL 1989). Les prospections géophysiques réalisées en 1990 et 1991 mettent en évidence les maçonneries de la pars urbana d'une villa (BERNARD, FRANCONI, KERMORVANT 1991). Les diagnostics et la fouille réalisées dans le secteur de la villa, permettent de compléter le plan du bâti révélé par la prospection géophysique et de caractériser plus précisément la nature des occupations (CHIMIER, RANGER 2000 ; FOUILLET 2001). L'essentiel du bâti se développe sur 30 m de long et 15 m de large. Trois pavillons ont été identifiés aux angles nord-ouest, sud-ouest et sud-est (carte 2). D'autres murs ont été perçus au nord et au sud du bâtiment principal. Les maçonneries présentent un bon état de conservation (carte 3). La hauteur des fondations atteint au maximum 0,50 m et parfois une à deux assises de moellons liés au mortier de chaux annoncent l'élévation des murs (FOUILLET 2001 : 13). Une attention toute particulière a été portée à l'étude des pavillons nord-ouest et sud-ouest de la villa qui correspondent aux maçonneries les mieux conservées. La fouille de ces secteurs a livré un ensemble cohérent de vestiges, principalement des murs, des fosses et un puits. Les éléments de datation (céramique et monnaie) forment un lot homogène daté de la première moitié du 2e s. de notre ère.

L'occupation médiévale se développe à l'emplacement de la villa. Elle est concernée par une dizaine de faits archéologiques datés. La fouille située directement à l'ouest de l'établissement antique a révélé des trous de poteau et une sépulture. Si aucun plan de bâtiment n'a clairement pu être identifié, la forte concentration de poteaux au centre de la zone décapée indique leur(s) emplacement(s). La datation de ces vestiges d'habitat est incertaine malgré les quelques tessons gallo-romains recueillis dans quatre faits. La présence de la sépulture (non datée) à proximité directe des bâtiments suggère peut-être davantage un habitat rural du haut Moyen Age, sans pour autant exclure la possibilité de constructions liées à la villa. L'orientation de la pars urbana indique plutôt un développement de la pars rustica au sud. Les autres témoins de l'occupation médiévale ont été fouillés dans les tranchées et fenêtres du diagnostic réalisées dans le secteur de la villa (carte 3). Le puits découvert à proximité du pavillon nord-ouest est de facture antique, mais la céramique du 11e siècle contenue dans son remplissage témoigne de la pérennité de son utilisation, au moins comme dépotoir. L'occupation médiévale la plus dense est perçue à l'emplacement même de la villa, particulièrement dans les pavillons nord-ouest et sud-ouest (carte 3). La fonction primaire des quatre fosses médiévales retrouvées dans ces contextes n'a pas été déterminée, mais celles-ci ne semblent pas liées à la récupération des constructions antiques. Elles témoignent, avec les autres faits archéologiques de cette époque, d'une réoccupation du site au Moyen Age. Le matériel céramique est très homogène et attribuable à la première moitié du 11e siècle. La nature de l'occupation médiévale ne peut pas être précisément caractérisée. Les fosses recoupent en partie les maçonneries de la villa qui devait alors être partiellement détruite. L'étendue du site est difficilement restituable. Les occupations antiques et médiévales pourraient s'étendre au sud et à l'est.

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