Les découvertes en prospection de tessons et surtout d'outils en silex néolithiques sont très nombreuses en Touraine. Mais elles sont le plus souvent réduites à quelques éléments qui sont de surcroît difficiles voire impossibles à dater avec un minimum de précision. C'est pourquoi, plutôt qu'un nuage de points donnant une image trompeuse de notre connaissance de l'habitat tourangeau au Néolithique, ces cartes privilégient des sites relevant des cultures néolithiques qui se sont succédé en Touraine, des sites offrant des structures identifiées, ou encore des sites qui tiennent une place particulière dans l'histoire de la recherche.
Les premières installations villageoises remontent au Néolithique ancien, représenté essentiellement par le groupe de Villeneuve-Saint-Germain (fin 6e - début 5e millénaire), connu bien davantage au nord de la Touraine qu'au sud.
Dans la première moitié du 5e millénaire, le groupe de Chambon (Néolithique moyen I, 4600 à 4200) est présent dans l'ensemble de la Touraine et y marque l'apparition des enceintes à fossés (Sublaines).
Les éperons naturels barrés d'un rempart de pierre ou de terre - dont les Châtelliers à Amboise constituent un bel exemple - font leur apparition au Néolithique moyen, vers 4500 avant notre ère.
Le Chasséen tourangeau (Néolithique moyen II, 4600 à 4200) occupe aussi bien les plaines alluviales (La Celle-Saint-Avant) que des éperons barrés (Amboise).
Grâce au matériel céramique et, en particulier pour le Néolithique final, aux outils en silex du Turonien supérieur originaire de la région du Grand-Pressigny, il est possible de dessiner une carte relativement dense de l'occupation de la Touraine au 3e millénaire, carte que les sépultures contribuent à enrichir.
Le Néolithique récent et le Néolithique final sont encore difficiles à distinguer. En effet, les espaces domestiques fouillés sur plus d'une centaine de mètres carrés sont rarissimes, les structures mises au jour peu caractéristiques et la fragmentation de la céramique, généralement grossière et non décorée, ne fournit pas d'assemblages suffisamment variés et riches pour individualiser avec pertinence des groupes culturels.
Abilly, le Foulon : «livre de beurre», reprise et redébitée, puis utilisée en pic (dessin L.-A. Millet-Richard)
Abilly, le Foulon : deux croissants en silex (dessin L.-A. Millet-Richard)
Abilly, le Petit Paulmy : vases fragmentaires du Néolithique final dont deux portent des ruptures de panse caractéristiques (dessin L.-A. Millet-Richard)
Abilly, le Petit Paulmy : grand vase de stockage (dessin L.-A. Millet-Richard)
Abilly, la Borne : matériel découvert en 1961 (dessin M.-C. Cauvin)
Amboise, les Châtelliers : fragments de «vases-supports» et possible figurine humaine (n° 2) (dessin G. Cordier)
Ligueil, les Sables de Mareuil : possibles calages de poteau (cliché A. Villes)