Athée-sur-Cher, "Bussière" : les établissements de l'Antiquité et du Moyen Age


Séverine Chaudriller

Coordinateur des opérations archéologiques de l'A85 : Thibaud Guiot.

Décapage de près d'1,3 ha, en deux zones discontinues (site n°33 sur le tracé de l'autoroute A85) (carte 2).

La fouille a révélé une occupation rurale de la période romaine, des 9e-10e s. et des 15e-16e s. L'occupation la plus ancienne des lieux date probablement de La Tène finale, comme en témoignent les céramiques retrouvées dans les silos. L'habitat rural installé durant la première moitié du 1er s. de n. è. est caractérisé par des structures liées à des activités de type agricole (greniers sur poteaux, fossés) et par un bâtiment sur poteaux avec tranchées de fondations (carte 3 et carte 4). La fonction de l'ensemble de ces bâtiments n'est pas établie avec certitude. La fouille d'un cellier de cette période a révélé de nombreux fragments de céramique datés de la première moitié du 1er s.(document 2). Cette occupation gallo-romaine est sans doute en relation avec le site de « La Pièce de la Colasserie » à Athée-sur-Cher, localisé à proximité immédiate (carte 2). Le site, abandonné dès la fin du 1er s., est réoccupé du 9e à la première moitié du 10e s. Cette période est caractérisée par l'implantation de fossés structurant l'espace et incluant des zones d'habitat (bâtiments en bois et torchis sur poteaux) et des zones de stockage associant des greniers et des silos enterrés (carte 3 et document 3). Après un hiatus de quatre siècles, le site est occupé à nouveau par un établissement rural à partir du 15e s. L'occupation au cours de cette période est lâche, et répartie sur l'ensemble de la zone décapée. Ont été mis au jour différentes unités d'habitats, dont probablement une ferme, mais également des fossés, des zones de stockage et un point d'eau (un puits) à l'extérieur du fossé principal. Les vestiges les plus caractéristiques de cette dernière période sont les restes de deux habitats : un bâtiment avec un four en abside (document 4 et document 5), et une cave avec les restes d'un escalier d'accès. Ces unités d'habitation, qui ont livré une grande quantité de céramique et de faune, révèlent une activité de transformation du lait. Quelques objets retrouvés témoignent également d'activité rurale : faucille, couteaux, forces (ciseaux), alêne, poinçon... Enfin, quelques monnaies très courantes (pièces de faible valeur numéraire) ont été retrouvées dans le comblement de structures de l'habitat.

Voir aussi :
- Courçay : la villa carolingienne d'après les sources écrites et les prospections
- L'habitat rural au Moyen Age
- Les structures de stockage médiévales

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